Photographie : pourquoi choisir un objectif lumineux?

Publié le : 27 juillet 20206 mins de lecture

Les objectifs lumineux, fixes et zoom, ont toujours été sur la bouche des passionnés et dans le sac des photographes professionnels. Elles coûtent cher, sont plus lourdes et plus volumineuses, mais ont de par leurs nombreux avantages.

Qu’entend-on par lentille lumineuse ?

Un objectif qui laisse passer plus de lumière à l’ouverture maximale qu’un objectif moins lumineux. Par exemple, en optique fixe, un 50 mm f/1.4 est plus lumineux qu’un 50 mm f/1.8, ou, en zoom, un 70-200 mm f/2.8 est plus lumineux qu’un 70-200 mm f/4.

Les abréviations du zoom indiquent deux ouvertures, la première se référant à la focale la plus courte, la seconde à la focale la plus longue. Par exemple, le Nikon AF-S DX Zoom-Nikkor standard 18-55 mm f/3,5-5,6G ED II indique une ouverture maximale de f/3,5 sur le grand angle et de f/5,6 sur le télé. C’est un zoom économique, qui fait honnêtement son travail, mais certainement pas un zoom lumineux.

Il n’y a pas de ligne de démarcation entre les objectifs lumineux et les objectifs moins lumineux. Un objectif standard de 50 mm est considéré comme lumineux à partir de f/1.4 (puis f/1.2, etc.) ; le Canon 85 mm f/1.2, ainsi que le 200 mm F/2.0 sont considérés comme lumineux. Avec les zooms, la ligne se déplace un peu : par exemple, un 24-70 mm ou un 70-200 f/2,8 est lumineux. Plus encore (en fait, il s’agit d’un téléobjectif zoom record) est l’Olympus Zuiko DIGITAL ED 35-100 mm f/2.0.

Les avantages d’un objectif lumineux

1. Prendre des photos même lorsque les autres ne peuvent pas

Avoir un objectif lumineux signifie pouvoir continuer à prendre des photos même lorsque la lumière est terne en intensité.
Ce qui n’est plus possible avec un objectif f/4, par exemple, parce que la vitesse d’obturation à cette ouverture est trop lente pour éviter le flou, peut encore être possible avec un objectif plus lumineux, f/2,8 par exemple. Le stop gagné nous permet d’augmenter le temps de prise de vue et d’éviter le flou.
Nous pourrions résoudre la situation différemment, en utilisant le stabilisateur d’image intégré à la machine ou à l’objectif (s’il y en a un, bien sûr). Le stabilisateur est une bonne aide pour éviter un résultat trop flou quand il y a peu de lumière (vous gagnez 2 à 3 stops) mais il ne fonctionne qu’avec des sujets fixes, pas avec des sujets en mouvement, pour lesquels l’important est de toute façon le temps de prise de vue rapide.

2. La meilleure qualité de photo avec les appareils DSLR de dernière génération

Si la lumière est mauvaise, vous pouvez utiliser un maquillage acceptable, ce qui n’entraîne pas de perte de qualité pertinente dans les photos. L’astuce consiste à augmenter la sensibilité (ISO), par exemple de 100 à 200, ou 400-800 ISO (avec certains appareils photo reflex encore plus élevés). La présence éventuelle de perturbations peut être contrôlée et réduite en post-production – il existe d’excellents logiciels spécialisés tels que Noise Ninja – mais on perd toujours quelque chose, surtout en termes de détails fins et de gamme dynamique (cela dépend du type de photo et d’éclairage, bien sûr).
Ainsi, si c’est la qualité de la photo qui nous importe le plus, l’objectif lumineux trouve une justification plus que valable en ce qui concerne l’utilisation de la haute sensibilité.
Une ouverture totale, cependant, un objectif ne donne pas le meilleur de lui-même objectera à quelqu’un. Il est vrai que vous en tirez le meilleur parti en fermant le diaphragme quelques fois. Avec les appareils photo compacts, qui ont de nombreux mégapixels mais aussi un petit capteur (la densité des pixels est le problème), l’astuce consistant à augmenter les ISO fonctionne beaucoup moins bien et déjà à 400 ISO, la qualité de l’image peut se détériorer considérablement.
Un modèle compact bénéficie également de la présence d’un zoom lumineux (aujourd’hui assez rare malheureusement ; parmi de nombreux modèles se distingue le Panasonic Lumix LX3 avec son équivalent 24-70 mm avec une ouverture f/2.0-2.8.

3. Plus de liberté avec la profondeur de champ

Lorsque nous fermons le diaphragme, nous pouvons augmenter la quantité de choses au point dans l’image. Par exemple, nous pouvons nous concentrer à la fois sur le sujet de notre portrait et sur l’arrière-plan qui le sous-tend. En ouvrant le diaphragme, c’est l’inverse qui se produit : nous pouvons par exemple réduire la zone de mise au point afin de détacher définitivement le sujet du fond.
C’est plus facile si nous avons un objectif lumineux, voire très lumineux.

4. Autofocus précis

Le système AF, pour l’autofocus, fonctionne avec l’ouverture maximale de l’objectif monté sur l’appareil. Une lentille brillante aide le système de mise au point automatique.

5. Objectif lumineux = Viseur lumineux

Une des raisons d’investir dans un objectif lumineux est qu’il améliore considérablement (plus de lumière entre) la vision à travers le viseur de la caméra. Pour les photographes professionnels, c’est un plus important, pour ceux qui ne sont pas professionnels, mais qui ont aussi vécu la différence. Les raisons de ne pas choisir un objectif lumineux

Les raisons de ne pas choisir un objectif lumineux : il y en a fondamentalement trois, le prix (justifié par la construction plus complexe), le poids et les dimensions d’ensemble.

L’avènement des reflex numériques avec capteur au format APS-c qui en possèdent la plupart sur le marché aujourd’hui, avec leur facteur de conversion pour les optiques 1,5-1,6X, a partiellement réduit le problème du prix élevé des objectifs plus lumineux, du moins sur le front du téléobjectif.
Il suffit en effet de 200 mm f/2,8 pour avoir un 300 mm f/2,8.
Les machines dont le capteur est au format Four Thirds (le facteur de conversion de l’optique est dans ce cas de 2:1) augmentent encore cet avantage. Un 200 mm f/2.8 équivaut à une super toile toujours f/2.8 et donc particulièrement lumineuse.

Plan du site